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Il pleut, il plouf, bergère...

Il pleut, il plouf, bergère… Eh oui; on s'étonne qu'il pleuve relativement souvent. Autant de surprise que d’eau face à ces intempéries. Pourtant, il est un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître… Aurait pu chanter le petit mais grand Charles. .
En effet, depuis trente ans la pluviométrie a été plutôt faible. De rares et courts épisodes de pluie, souvent suivi d’un coup de Mistral derrière. Rien de quoi inquiéter une terre sèche sur une bonne profondeur. Il faut se rappeler que dans les décades soixante et soixante-dix, il y avait trois à quatre débords par ans. Trois à cinq jours de pluie n’étaient pas si exceptionnel que ça.
Donc, la surprise n’est pas dans la fréquence des précipitations. Le ciel aussi a des humeurs qui suivent des cycles…
La nouveauté vient plutôt du côté diluvien que prennent les averses. Il y a eu le déluge en 1996 qui a permis au Bourrian de retrouver sous la force de son cours un des ses bras et couper la plage des Marines en deux. Et maintenant septembre et octobre 2009. Pourquoi cette précision ? Parce que la problématique n’est pas la pluie ni les dégâts. La problématique est celle que souligne la note d’information d’experts (message : plan de prévention des risques inondation), c’est-à-dire l’urbanisation galopante dans des zones à risque sans un cahier des charges contraignant la nécessaire prise en considération du risque inondation pour l’adapter au mieux.

Comme je l’ai déjà mentionné dans d’autres messages de « présentation » et « immobilier en folie », la plaine du Golfe était quasiment vide d’habitat depuis des siècles pour ne pas dire plus. Ils n’étaient pas fous les anciens. Ils savaient que ça déborderait lors des fortes pluies alors ils préféraient construire sur les hauteurs. Ce n’est que depuis les années 80 et surtout 90, qu’immobilier d’habitation et immobilier d’entreprise ont poussé comme des champignons en dépit du bon sens hydraulique. Les dégâts occasionnés par les chutes de pluie sont déplorables, certes, mais ne doivent rien à la fatalité ! Ils étaient prévisibles et ils doivent l’être d’autant plus que ce que nous vivons ne semble pas être un caprice du ciel. Le réchauffement de la planète est une source de problèmes collatéraux beaucoup plus importants qu’on ne le croit. Les déluges en font partie. L’augmentation de la chaleur n’a malheureusement pas que le côté fun ou estouffade. Elle entraîne avec elle la modification de la nature terrestre mais aussi, le réchauffement de la Mer Méditerranée avec ses conséquences sur la faune et la flore sous-marine et surtout son influence sur le climat. Nous glissons à petit pas vers un climat tropical. Il faudra s’habituer à l’alternance de longues périodes de sècheresse avec des périodes de pluie diluvienne, Sans parler des nouveaux insectes, parasites, virus, etc.
L’année 2009 n’est peut-être pas qu’une saute d’humeur du ciel mais peut-être le prélude d’une nouvelle époque climatique pour la Côte d’Azur.

Sans vouloir jeter la pierre sur une personne en particulier car la responsabilité est globale. Sans vouloir jeter la pierre sur les dirigeants passés et présents du Golfe car je pense que dans le fond de leurs actions, ils voulaient, pensaient et veulent bien faire. Donc, sans jeter la pierre pour le fond, je la jette pour la forme.
Premier constat :

- La plupart des villages sont construits sur une hauteur. Jadis, il y avait des chemins en terre qui absorbaient et des espaces de déversement. Aujourd’hui, c’est multiplication des habitations et goudron mais toujours la pente…
Résultat, l’eau arrive en plus grande quantité et plus vite en bas des villages pour ne pas parler que de Cogolin. Je pose la question : qu’a-t-on fait en bas pour absorber ou déverser cette eau…des habitations, CQFD !

- Les routes jadis en terre et avec ruisseaux /caniveaux limitaient la quantité. A présent, on a goudronné avec petits caniveaux et avaloirs trop petits.
Trop d’eau qui file sur le goudron, avaloirs trop petits ou bouchés par feuilles ou mal entretenus : glou glou en bas !

- Avant, il n’y avait que des prés, des vignes, la forêt et des chemins en terre (il n’y a de cela qu’une trentaine d’années). Malgré ces espaces absorbants, ça débordait mais il y avait des espaces non construits permettant le déversement sans dégâts !
Aujourd’hui, il n’y a plus ces espaces naturels absorbants donc il y a forcément plus d’eau courant dans les rues et routes et comme jusqu’à preuve du contraire l’eau descend une pente plus qu’elle ne la remonte et que l’on a construit dans les espaces recevant le débord, je vous laisse imaginer la logique.
Je ne veux pas dire qu’il ne fallait pas construire. Je tiens à soulever le fait que les ingénieurs hydrauliques se sont un peu plantés quant au potentiel d’absorption de leurs canalisations en bas de la ville …
Ce n’est tout de même pas un hasard si les problèmes se passent toujours dans les mêmes lieux de Cogolin et des divers endroits à risque du Golfe.

Deuxième constat :

- On buse le Rialet pour ne plus qu’il déborde. Très bien ! Mais que le cours soit canalisé ou non, l’au est toujours là, elle tombe du ciel et descend des pentes. Elle ne peu plus déborder ni monter donc principe de physique des fluides : le débit va augmenter (en quantité et vitesse). Et alors, où est le problème puisqu’il est fermé, va me répondre un responsable. OK ! Mais à la confluence du Rialet avec la Giscle, elle-même pleine puisqu’il est quand même rare qu’il ne pleuve qu’à Cogolin, que va-t-il se passer ? D’autant plus que la jonction La Môle et Giscle est toute proche aussi.
Une route ne doit-elle pas passer dans le quartier ? Des lotissements et autres constructions ne sont-elles pas envisagées dans le quartier ? Des maisons sur pilotis pourquoi pas mais va-t-on obliger les futurs propriétaires ou locataires à acheter une gondole pour se déplacer lors des crues ?
Quoi que les pompiers devraient être relocalisés dans le quartier. A toute chose malheur est bon. Ils pourront pomper l’eau et recharger leurs camions au frais de La Môle … humour.

Troisième constat :

- Le rôle des dirigeants n’est-il pas d’anticiper ?
N’aurait-on pas pu et ne peut-on envisager :

• la délivrance de permis de construire qu’après la mise en conformité ou protection de tel ou tel quartier à risque ?

• D’imposer aux promoteurs des contraintes prenant plus en compte le risque inondation avant de donner un permis de construire ? Si on ose me dire que cela a été fait, je réponds : pourquoi tant de maisons et d’entrepôts inondés ?...

• De préserver des espaces de déversement en bas de ville voire creuser des bassin de déversement-rétention ?

• Il est vrai que le béton rapporte plus que l’espace verts mais le béton apporte aussi les ennuis : pour preuve les sinistrés de cet automne 2009, toutes communes confondues car les erreurs du développement urbain sont les mêmes ici comme ailleurs.

APPEL DE JANUS :

J’en appelle à tous les maires du Golfe pour qu’ils se donnent la main dans une intercommunalité pour cesser de voir le « portefeuille » et ouvre un peu plus les yeux sur ce qui peut ou va se passer demain.
La vie, le monde, la société, changent et il faut cesser de gouverner avec une gestion myope.
Messieurs les gouvernants, de Cogolin mais aussi du golfe, il faut faire des choix dans la vie communale : Quelles sont vos priorités ?
Gérer les conséquences est bien mais amenuiser les causes des « hic » communaux présents et à venir serait mieux !
JANUS

 

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29/03/2024





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