Le SCOT - partie 7
Je continue la lecture commentée du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) des cantons de Grimaud et de Saint-Tropez.
Voici la partie 7.
Le fossé entre le dire ou l'écrit et le faire m'étonnera toujours, pas vous?... Lisez ce qui suit si vous en doutez encore, c'est ahurissant!
- Dans le SCOT :
Le refus du fil de l’eau
Parmi les éléments qui incitent à proposer, au travers du SCoT, une politique volontariste de maîtrise de la capacité d’accueil et de la fréquentation du territoire, les problèmes d’alimentation en eau potable présentent une acuité particulière en raison de l’évolution du climat et de la répétition des épisodes de sécheresse.
• Une consommation qui a triplé en 30 ans (entre 1975 et 2004).
Un fort pourcentage des volumes distribués (de 60 à 80% et plus selon les communes) l’est au profit des foyers (consommations domestiques), les entreprises et autres consommateurs n’ayant qu’une faible part de la consommation.
Plus des 2/3 des volumes distribués sont consommés durant la période estivale (mai à octobre).
Cette évolution de la consommation est, donc, liée à la croissance de la population recensée (+60% sur la même période) et de la fréquentation saisonnière et moyenne ; mais elle résulte également de l’évolution des comportements et de la forte croissance du nombre de résidences secondaires (maisons individuelles et arrosage des parcs et jardins)
• Les perspectives d’évolution de la consommation sur la période 2005 – 2020 (à comportement constant des consommateurs).
La consommation en eau potable atteindrait, en 2020, 19 000 000 de m3 par an.
Dans le cas où la consommation augmenterait en proportion de l’accroissement observé sur les 5 dernières années, la projection à l’horizon 2015-2020 donne une consommation annuelle de plus de 20 000 000 de m3.
JANUS :
L'heure du glas a sonné! Enfin nous arrivons au pied d'un énorme mur qui oblige à réfléchir au-delà du temps présent. Enfin nos dirigeants mettent en œuvre l'adage : "Gouverner, c'est anticiper!"
Une demande en augmentation et une ressource qui diminue.
Comme vous avez pu le lire, le problème principal ne vient pas de la population autochtone mais des résidences secondaires et de l'arrosage parfois outrancier des parcs.
Que faire? Que proposez-vous?...
- Dans le SCOT :
Le total des ressources garanties s’établit aujourd’hui à 15 000 000 m3 par an.
Le problème est important pour la commune de Sainte-Maxime dont l’alimentation repose, quasi exclusivement, sur des ressources extérieures au territoire, avec des installations situées sur le territoire d’une commune extérieure au périmètre du SCoT, et dans le cadre du Syndicat de l’Est Varois, et dont la capacité d’adaptation aux besoins de la commune est très limitée.
La réponse à l’augmentation des besoins devra se traduire par un rattachement au Canal de Provence, la création d’un captage dans la vallée de l’Argens et de l’augmentation de la capacité des équipements.
Sans une maîtrise de l’augmentation de la consommation en eau potable du territoire,
la dépendance du bassin de vie par rapport à des ressources extérieures, dont ni le coût ni le niveau ne pourraient être maîtrisés, serait fortement accrue.
La difficulté d'assurer une prise en compte de ces préoccupations à l'échelle du territoire du SCoT, et la volonté des élus de privilégier les solutions autonomes pour contenir la dépendance du bassin vis à vis de l'extérieur ainsi que l’importance des coûts de la mise à niveau des installation, conduisent à recommander une politique volontariste de maîtrise de la capacité d'accueil, de la fréquentation et de l'urbanisation du territoire.
JANUS :
Eh bé! Enfin, on parle vrai… Du moins, on écrit vrai. N'oubliez pas que ce document, le SCOT, n'est qu'une ligne directrice et nullement une obligation législative. Nous verrons au fil de l'eau ce qu'il se passe…
Souhaitons que la communauté de communes, en principe début 2011) veille au grain par la force du nombre et facilite la mise en œuvre de mesure volontaristes pour que les autochtones ne paient plus ou en tout cas moins, les excès du tourisme estival.
- Dans le SCOT :
La nécessaire maîtrise de la fréquentation du territoire.
• Les hypothèses de croissance de la population recensée.
(Nous sommes aux alentours de 52 800 habitants sur le territoire du SCOT)
Perspectives à l’horizon 2016:
- une hypothèse basse, +0,6% par an, une population permanente totale de 53 600 habitants ;
-une hypothèse moyenne, +1% par an, une population permanente totale de 57 300 habitants ;
- une hypothèse haute, +1,2% par an, la population totale s’établirait à plus de 59 300 habitants.
• La maîtrise de la démographie passe donc par la maîtrise de la croissance DU parc de logements, et en tout premier lieu de la croissance du parc des
Résidences secondaires, qui représente 2/3 du parc total de logements.
(…)
les élus du SCoT ont pris la décision d’agir pour réduire la croissance de la fréquentation du territoire, par la maîtrise de part de logement.
JANUS :
Pas étonnant qu'il pleuve autant quand on lit cela !
Le défi de l'inversion de la destination du logement 2/3 secondaires pour 1/3 principales en 2/3 principales pour 1/3 secondaires n'est pas facile à réaliser et demandera fermeté et intransigeance.
A toute chose, malheur est bon, dit-on. Peut-être que la crise mondiale, l'augmentation inéluctable du coût du pétrole, la baisse du pouvoir d'achat, … vont changer le comportement touristique.
Pourquoi ne pas chercher des contraintes légales spécifiques aux résidences secondaires, aux arrosages excessifs, ou innover en les créant?...
Par ailleurs, pour les mêmes causes, l'Eldorado tourisme risque d'être un peu moins un Eden et peut-être faudra-t-il augmenter la part de marché de métiers sans rapport direct avec le tourisme… Quel gouvernance du Golfe y pense déjà?...
- Dans le SCOT :
Le diagnostic du territoire a mis en évidence un état initial de l’environnement satisfaisant.
Cependant, le territoire est fragile, au regard des pressions qui s’exercent sur lui. Face à ce constat, les élus du territoire ont mis en avant 5 orientations générales pour le ScoT :
1. Préserver et mettre en valeur l’environnement.
2. Renforcer et diversifier le tissu économique.
3. Réguler la pression démographique.
4. Développer les transports.
5. Mieux équiper le territoire.
JANUS :
Je Rêve! Quelle analyse! Voyez-vous toutefois des signes dans votre commune allant dans une ou plusieurs de ces orientations?...
Tout est écrit et…
A côté de ça, en ce qui concerne Cogolin, on désire vendre le Yodler pour certainement faire un complexe immobilier alors qu'on vous fait un discours sur la maîtrise de la pression démographique et le fait qu'il y a trop de résidences secondaires.
Réveillez-vous cogolinoise ou cogolinois! Demandez au maire s'il compte mettre en application ces beaux principes énoncés dans le SCOT avec l'argent récupéré. Il va vous dire oui, bien sûr. Mais quoi, demandez-lui, quoi?... et là silence radio!!!
Comme d'habitude, pas de communication. Vous êtes mis devant le fait accompli!
Les réunions publiques ne sont que mise en scène en terme d'image puisque tout est déjà établi et que d'accord ou pas d'accord, la population n'a que le droit de subir et pas de participer au devenir de sa ville.
- Dans le SCOT :
Ces orientations produiront un certain nombre d'effets positifs.
Elles devront permettre, en termes d'environnement :
- de préserver l’intégrité des grands espaces et la protection des espaces naturels,
- de reconquérir les espaces forestiers du massif des Maures pour prévenir les risques d’incendie,
- de garantir des espaces de transition entre les noyaux villageois ou urbains avec des « espaces de respiration » et la protection des abords de routes contre l’urbanisation continue,
- et de protéger efficacement le littoral ;
JANUS :
Si seulement ce document pouvait devenir une loi à suivre stricto sensu…
Je vous dirai qu'il faut encore qu'il en reste de ces "espaces de respiration" pour les préserver… C'est une quadrature du cercle!
Enfin, croisons les doigts pour que leurs bonnes intentions ne soient pas que de vains mots!
- Dans le SCOT :
en termes économiques :
- de réinvestir et pérenniser les espaces agricoles et les activités liées,
- de réaliser de nouveaux projets de développement touristique et d’améliorer les activités touristiques existantes,
- de réhabiliter et d’étendre les zones d’activités existantes,
- d'assurer le maintien des administrations et des services publics sur le territoire,
- et de garantir un statu quo des implantations commerciales ;
JANUS :
Exact, le dire c'est bien mais le faire c'est mieux. Et dans ce faire, il y a que faire de plus et si possible de mieux?…
Comme je vous l'ai déjà dit, vous découvrirez en temps voulu, à l'approche de 2014, tout ce que l'on peut mettre en œuvre si vous adhérez à mon leitmotiv : un pour tous et tous pour un!
- Dans le SCOT :
en termes d'urbanisation :
-de réduire l’urbanisation et les pressions exercées sur le foncier permettant, par la même la régulation de la pression démographique, -et de développer une urbanisation moins consommatrice d’espaces ;
JANUS :
Allez planter cela devant les yeux du maire par rapport au projet du Yotel, des fois qu'Alzheimer le guette …
Ouah! Cela ne s'invente pas, c'est écrit et signé par les 12 maires du golfe…
- Dans le SCOT :
en termes de déplacements :
- d’améliorer les liaisons avec les pôles régionaux et les grands axes de communication,
- de soulager le réseau routier existant par la réalisation de nouvelles infrastructures plus sures et plus fonctionnelles,
- et de favoriser les déplacements alternatifs à la voiture particulière, notamment en transports collectifs (en particulier maritimes) et faciliter les déplacements en deux roues.
JANUS :
Je dirai que c'est un des point les mieux suivi, quoique bien aidé par le département et la région…
Qui a pris la décision, le Golfe ou les instances supérieurs… Il faut bien que je sois un peu piquant. C'est mon rôle d'être impertinent!
Je reconnais tout de même que sur ce point ça bouge un peu dans le bon sens. Continuez en pensant un peu plus aux modes alternatifs… CQFD!
- Dans le SCOT :
en termes de services et équipements publics :
- de réaliser des équipements et de mettre en oeuvre des services publics nouveaux indispensables,
-de réaliser des aires d’accueil des gens du voyage,
-d’assurer la présence et le renforcement des équipements d’environnement, en rapport avec la population réelle à l’année et la population en pointe.
JANUS :
Je pense que ce domaine devrait incomber à la communauté de communes pour qu'il n'y ait pas de doublons, qu'il y ait un véritable plan d'ensemble pour créer un réseau et rendre l'action cohérente et plus efficace.
Les structures sont trop importantes pour être faites par une commune. Il vaut mieux, au fil du temps, structure après structure, avoir des lieux dignes de leur fonction plutôt que de réaliser avec les moyens communaux, des lieux somme toute inadaptés par manque justement de moyens… C'est en tous cas mon avis!
- Dans le SCOT :
Le principal impact favorable proviendra de la maîtrise active de la croissance démographique, source de tous les impacts négatifs sur l’environnement.
L’objectif du SCoT est, de ce point de vue, de ramener la croissance du parc de logements à un taux de +1% par an, c’est à dire la moitié du rythme observé entre 1990 et 1999, avec une répartition des constructions, équilibrée entre les résidences principales et les résidences secondaires (une résidence secondaire –
Une résidence principale).
JANUS :
C'est vraiment là que réside le grand défi.
Le hic étant de savoir comment faire pour assurer cet équilibre 1 principal pour 1 secondaire.
Va-t-il y avoir des closes notariales obligeant que la vente d'une résidence principale ne puisse être validée que si elle reste principale et non secondaire, mystère?... Je ne suis pas dans le secret des dieux. C'est de l'humour, vous l'avez compris.
Comme moi, vous découvrez la "cohérence" de votre gouvernance quant au respect peu ou prou du SCOT des cantons de Grimaud et de Saint-Tropez.
J'espère que vous aurez à cœur en 2014 de donner un souffle nouveau à la politique du Golfe si vous voulez, vous aussi, que l'habitant et le mieux-vivre ensemble devienne enfin le pôle d'intérêt de la politique communale.
JANUS
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